Communiqué CIMADE
Un jeune homme placé pour la cinquième fois au centre de rétention de Cornebarrieu depuis novembre 2006 est dans un état psychologique dégradé et envisage de cesser de boire et de s’alimenter.
Ce jeune palestinien est arrivé mineur sur le territoire français en janvier 2006. En septembre 2006 il a 18 ans.
Contrôlé deux mois plus tard, ce jeune homme est placé pour la première fois au centre au centre de rétention de Cornebarrieu du 9 au 24 novembre.
Le calvaire peut commencer : à l’issue de cette première rétention et face à l’impossibilité de mettre à exécution sa reconduite à la frontière, il est condamné à un mois de prison et une interdiction du territoire français de deux ans. Incarcéré, il sera replacé au centre de rétention le 16 décembre jusqu’au 15 janvier 2007. Libéré, il sera à nouveau interpellé et placé en rétention le 25 janvier jusqu’au 19 février. A nouveau déféré il finit par indiquer au tribunal qu’il est tunisien... pour avoir la paix puisque, depuis le début on refuse de reconnaître sa nationalité d’origine.
Présenté au Consulat tunisien qui ne peut le reconnaître comme un de ses ressortissants, et pour cause, il est condamné à deux mois de prison. Ainsi, le 19 avril il est à nouveau placé en rétention jusqu’au 10 mai. Libéré il est à nouveau placé au centre de rétention aujourd’hui.
Ce jeune homme a donc passé, depuis le 9 novembre 2006, 24 jours en liberté contre 6 mois d’enfermement (prison + rétention) pour l’unique raison d’être sans papier sur le territoire français, originaire d’un pays vers lequel on ne peut pas le reconduire.
Il n’a même pas passé suffisamment de temps en liberté depuis nov. 2006 pour organiser lui-même son départ du territoire français.
Dans ces conditions, est-ce bien raisonnable de faire le choix d’un nouveau placement en rétention, d’une nouvelle condamnation à l’issue de cette rétention, d’un placement en détention, etc... ?
L’administration dispose d’autres outils pour tenir une personne à sa disposition, l’enfermement n’a jamais été et ne sera jamais la seule solution.
Il sera présenté samedi 26 mai à 10H, devant le Juge des Libertés et de la Détention pour une audience publique au centre de rétention de Cornebarrieu Le juge décidera de son maintien ou non en rétention
Contact presse : 06 22 56 60 74
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