Deux familles menacées d’expulsion !
Communiqué du Réseau Education Sans Frontières 31
Deux familles d’origine marocaine, installées en France depuis 4 et 5 ans sont sous le coup d’arrêtés de reconduite à la frontière pris par le Préfet du Lot et Garonne et menacées d’expulsion.
Ces décisions récentes (lundi et aujourd’hui) sont prises en totale contradiction avec les annonces et la dernière circulaire du ministère de l’intérieur concernant les enfants scolarisés en France. Elles répondent sans doute aux objectifs annuels chiffrés pour chaque préfecture en terme de reconduite à la frontière.
Famille A : Le père et le fils ainé ont été placés en garde à vue et maintenus 48h en rétention au commissariat d’Agen. Ils vont être transférés aujourd’hui au centre de rétention de Bordeaux. La mère, laissée en liberté avec ses trois autres enfants mineurs fait également l’objet d’une mesure de reconduite à la frontière. Les trois enfants sont scolarisés en maternelle, primaire et en classe de 4ème pour la plus grande ; âgée de 15 ans elle fait partie du Conseil Municipal des Jeunes. La maman prend des cours de français depuis maintenant 3 ans.
Famille B : Le père a été interpelé aujourd’hui, il se trouve en garde à vu et s’est vu notifié un arrêté de reconduite à la frontière. De même, la mère et les quatre enfants ont été laissés en liberté pour l’instant mais elle s’est vu notifier un arrêté de reconduite comme ses deux enfants majeurs. Les deux plus jeunes sont scolarisés ; un au collège, une fille en terminale S.
Cette situation est humainement inadmissible.
L’intégration sociale de ces familles et scolaire des enfants n’a pas été prise en compte. La situation familiale aurait du faire l’objet d’un réexamen comme le préconise M. Sarkozy dans sa circulaire du 31 octobre 2005.
La stratégie mise en place contourne les directives du ministre qui s’engage à ne pas éloigner les enfants scolarisés avant la fin de l’année ; on reconduit les pères de famille et les enfants majeurs à la frontière, on laisse les mères seules avec les enfants scolarisés sur le territoire français, sous le coup de mesures d’éloignement, dans la plus grande détresse.
La situation est extrêmement préoccupante dans ce département où résident plusieurs familles dans la même situation, connues par l’administration. En 24h deux familles sont touchées, combien dans les jours à venir ?
Le Préfet du Lot-et-Garonne doit abroger ses arrêtés de reconduite pris contre ces deux familles et procéder à un nouvel examen des situations adminstratives des familles résidentes dans son département, dans le cadre réglementaire prévu par les textes en vigueur.
Il doit respecter le principe de l’unité familiale et stopper immédiatement ses mesures qui visent à séparer et briser des familles.
resf31@abri.org
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