Familles du collectif de l’Espoir, lettre ouverte au Préfet
LETTRE OUVERTE DE LA SECTION DE TOULOUSE DE LA LIGUE DES DROITS DE L’HOMME
A MONSIEUR LE PREFET DE LA HAUTE-GARONNE
Toulouse, le 27 juin 2005
Monsieur le Préfet,
Depuis le 6 juin, quatre familles sans papiers, sans domicile sont dans une situation dramatique.
Huit adultes et treize enfants de 3 mois a 10 ans, scolarisés pour ceux qui sont en âge de l’être, sont hébergés dans des conditions plus que précaires.
Occupant du 6 au 10 juin l’église du Sacré-Cœur, ils en sont partis sous la pression des responsables de cette église, évoquant l’éventualité de faire appel aux forces de l’ordre.
Ils sont réfugiés depuis cette date dans une annexe du Temple du Salin, dans des conditions tout aussi difficiles.
Vous avez reçu le 8 juin une délégation du « Collectif de l’espoir », dont la Ligue des droits de l’Homme fait partie. Il avait alors été affirmé que des solutions de logement pouvaient être trouvées avec le concours de vos services. Un autre contact a eu lieu le mercredi 15 juin.
Depuis cette date, il s’avère impossible d’obtenir des précisions sur ce que nous avions considéré comme ayant valeur d’engagement, si ce n’est la régularisation de la situation administrative en matière de séjour sur le territoire de deux des quatre familles.
Si une famille a pu aussi trouver une solution de logement, l’état moral et physique des trois autres est maintenant d’une extrême gravité. Elles sont au bord du désespoir.
Par cette lettre ouverte, nous avons décidé de rendre publics ces faits portant atteinte à la dignité de la personne humaine, et ainsi de souligner la nécessité de réaliser les engagements pris sous votre autorité.
Nous vous prions de croire, monsieur le Préfet, en l’assurance de notre haute considération.
Jean-François Mignard
Président de la section de Toulouse de la Ligue des droits de l’Homme
Rémi Cochard
Membre du Comité central de la Ligue des droits de l’Homme
Toutes les brèves du site