La course aux chiffres continue :17 Marocains arrêtés en rentrant chez eux
Cimade - Communiqué de presse - 20 mars 2009
Le zèle de la police aux frontière (PAF) des Pyrénées-Orientales ne faiblit pas. Les interpellations à la frontière franco-espagnole du Perthus se poursuivent : samedi 14 et dimanche 15 mars 2009 17 ressortissants marocains, qui rentraient au Maroc, ont été placés au centre de rétention administrative (CRA) de Perpignan.
Ces personnes voyageaient toutes à bord de bus assurant la liaison entre l’Italie et le Maroc. Elles étaient toutes munies de leur billet ainsi que de documents de voyage (passeport, CNI ou laissez-passer) pour pouvoir rentrer dans leur pays d’origine.
Dans la nuit du 7 au 8 mars, c’est 10 ressortissants marocains, rentrant chez eux, qui avaient été arrêtés, placés en retention, avant d’etre expulsés, gonflant ainsi le chiffre des expulsions. > voir communiqué du 11 mars
A la différence de la semaine dernière, la PAF a cette fois-ci descendu tous les bagages des personnes interpellées. De ce fait, un certain nombre de personnes se trouvent actuellement en rétention avec 150kg de bagages. Or, aucune compagnie aérienne n’acceptera de transporter une telle charge gratuitement. Deux possibilités : soit la personne abandonne ses bagages - avec ce que cela peut représenter comme perte affective et matérielle, soit la personne paye le supplément - ce qui revient également a la pénaliser. Dans les deux cas de figure c’est la personne qui était en train de rentrer dans son pays d’origine, qui avait payé son billet jusqu’au Maroc, qui est perdante. Ceci s’ajoute à la violence de l’arbitraire de l’arrestation, à la frustration, à l’humiliation, au stress et à l’angoisse vécus en rétention. Dans l’attente d’une expulsion.
Comme lors de la précédente arrestation a la frontière, des personnes, qui ont été transférées au CRA de Nîmes, se sont explicitement plaintes des conditions de garde à vue.
La Cimade dénonce encore une fois ces arrestations à la frontière utilisées par les préfectures pour atteindre les quotas qui leur sont fixés par le ministère de l’Immigration. Pour satisfaire des objectifs absurdes dictés par la volonté de flatter les penchants xénophobes d’une minorité de l’opinion publique, des personnes qui rentraient tranquillement dans leur pays sont arrêtées, humiliées, enfermées et expulsées.
La Cimade demande au ministère de l’Immigration de faire cesser immédiatement ces pratiques qui constituent la négation du plus élémentaire respect des droits et de la dignité des personnes.
Toutes les brèves du site