Reconduite à la frontière vers l’Irak
Communiqué de la CIMADE
Aucune considération qu’elle soit humanitaire ou de simple bon sens ne doit venir perturber la politique gouvernementale en matière de reconduite à la frontière et son application directe par les préfectures.
Ainsi pour la seconde fois en l’espace de 4 mois un groupe de jeunes hommes irakiens vient d’être placé en rétention administrative à Cornebarrieu à l’initiative d’un préfet du nord de la France. Ils sont tous très jeunes entre 18 et 23 ans et tous originaires du Kurdistan irakien.
Le 13 décembre, 9 Irakiens sont arrêtés dans un TGV Paris Lille, en gare d’-Hazebrouck, par une patrouille de la police ferroviaire alors qu’ils étaient tous munis d’un billet de transport.
Dépourvus de titres de séjour et de papiers d’identité ils sont placés en garde à vue à la gare de Dunkerque. Après avoir été, dans un premier temps relâchés, ils sont quelques minutes plus tard à nouveau interpellés, et finalement conduits au centre de rétention administrative de Lille Lesquin.
Dès le lendemain, l’administration affrète un avion spécial pour transférer 8 d’entre eux au centre de rétention de Toulouse. Il va sans dire que le coût d’un tel transfert aux frais des contribuables est exorbitant. Cela est d’autant plus surprenant que le centre de rétention de Lille dispose de 20 places inoccupées et peu tout à fait accueillir (euphémisme) ces personnes.
Alors que la loi encadrant le régime de la rétention administrative prévoit que l’administration ne peut placer une personne que pour le temps strictement nécessaire à sa reconduite à la frontière, le préfet du Nord lui, ne semble être au courant ni de l’actualité la plus immédiate concernant l’Irak, ni même gêné par le fait que le trafic aérien civil est totalement fermé à destination de ce pays en pleine guerre civile.
Il est évident que ces jeunes hommes finiront à termes par être libérés car l’administration ne pourra pas mettre à exécution les arrêtés de reconduites qu’elle a édicté.
Cette situation est un nouvel exemple de l’absurdité et l’inefficacité d’une politique de reconduite aux coûts humains et financiers considérables.
La Cimade demande :
L’arrêt de cette politique industrielle de l’éloignement : objectifs chiffrés donnés aux préfectures, construction massive de nouveaux centres de rétention (1200 places en 2007, 2700 prévues pour 2008), vols groupés, interpellation honteuses, ...
La remise immédiate en liberté des irakiens placés au centre de rétention de Cornebarrieu.
Contact presse : 06 22 56 60 74
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