A TOULOUSE, ANGOISSE AU QUOTIDIEN POUR LES FAMILLES SANS PAPIERS ET HARCELEMENT DES CITOYENS QUI LES SOUTIENNENT
Toulouse, le 14 octobre 2008
Une nouvelle année scolaire débute pour les enfants de familles sans-papiers. Une nouvelle année de classe et de jeux avec les copains. Mais aussi une nouvelle année d’incertitudes, de difficultés liées à la précarité, avec l’angoisse quotidienne de voir la police arriver au domicile, angoisse qui n’a pas connu de trêve estivale.
Le Réseau Education Sans Frontières a dénoncé tout au long de cet été des arrestations et des expulsions de familles ou de personnes seules dans différentes villes de France. A Toulouse, un père de famille de cinq enfants, pourtant parrainé à la mairie de Toulouse, a été expulsé au mois de juin et reste encore aujourd’hui séparé de sa famille.
Si, dans notre ville, nous ne constatons « pas une chaise vide » dans nos écoles, rappelons que, plus que jamais, nous exigeons la régularisation des familles encore en attente. Ces mesures sont indispensables, particulièrement en faveur des mères isolées avec enfants. En situation très précaires, elles sont pour la plupart en attente de régularisation depuis des mois, voire des années. L’absence de papiers les condamne, elles et leurs enfants, à la clandestinité, transformant leur vie quotidienne en survie au jour le jour.
Depuis quelques mois, en même temps qu’une politique du chiffre qui accroît les souffrances de ces familles, le gouvernement développe le ciblage des associations de défense des sans papiers et la criminalisation de leurs actions. Ainsi à Toulouse, suite à l’arrestation du père de famille expulsé en juin, des citoyens issus de différentes organisations de soutien dont RESF, se sont mobilisés à l’aéroport Toulouse-Blagnac, franchissant fortuitement à cette occasion le portique du secteur international. Elles ont alors été interpellées par la police de l’air et des frontières qui a contrôlé leur identité. Malgré la demande faite par RESF à M. le Préfet de la haute Garonne qu’aucune poursuite ne soit engagée à l’encontre de ces personnes, plusieurs d’entre elles, ainsi que des journalistes ayant assisté à ces incidents, ont été convoquées par la Police de l’Air et des Frontières dans les semaines qui ont suivi.
Face à cette radicalisation des autorités, RESF se joint aux autres organismes de soutien aux sans papier pour réaffirmer que le danger n’est pas du côté des militants mais bien du côté d’une politique du chiffre qui bafoue non seulement les règles du droit international en faveur des étrangers, mais aussi celles en faveur des droits de l’enfant.
RESF 31 s’associe également à la mobilisation contre le fichier EDVIGE 2.0, éléments de dipositif de surveillance des citoyens engagés dans la cité, et appelle au rassemblement organisé le jeudi 16 Octobre à 18h Place du Capitole.