« Alors s’ils veulent manifester, ils manifestent. Je m’en fous complètement ! »
Monsieur Carenco, Préfet de Région, Préfet de la Haute-Garonne réagissait ainsi, dans l’édition Toulouse du Journal de France 3 d’hier soir à la mobilisation du Réseau Education Sans Frontière auprès des enfants scolarisés menacés d’expulsion.
Communiqué de la CIMADE
Toulouse, le 05 septembre 2007
« Alors s’ils veulent manifester, ils manifestent. Je m’en fous complètement ! »
Monsieur Carenco, Préfet de Région, Préfet de la Haute-Garonne réagissait ainsi, dans l’édition Toulouse du Journal de France 3 d’hier soir à la mobilisation du Réseau Education Sans Frontière auprès des enfants scolarisés menacés d’expulsion.
En effet, hier matin, plusieurs dizaines d’enfants toulousains reprenaient le chemin de l’école alors que tous les jours ils vivent, avec leurs parents, dans la peur d’être arrêtés, placés en garde à vue, maintenus au centre de rétention et renvoyés dans un pays où certains ont été victimes de mauvais traitements, de persécutions, où règne la misère, la violence, où ils n’ont souvent presque pas vécu.
Certains d’entre eux, certes pas des milliers, juste une petite vingtaine, n’ont plus de logement puisque l’Etat refuse d’héberger, même en urgence, même dans des hôtels, les familles « qui ont vocation à quitter la France ». Alors, elles bricolent ; on dort à droite à gauche, les parents ici, les enfants là-bas en espérant chaque jour, ne pas se trouver sur le chemin de la Police.
Dans cette même interview, M. Carenco indique : « (...) Donc, je dis à ces gens là : votre combat est légitime. Il serait d’autant plus légitime qu’il se baserait sur des faits exacts. »
Entre le 1er janvier 2007 et le 5 septembre 2007, 1483 personnes ont été enfermées au Centre de Rétention de Cornebarrieu sans compter les enfants : 18 depuis le 1er janvier 2007.
576 l’ont été par décision de la Préfecture de la Haute-Garonne soit plus de 38% des placements en rétention. Plus de 30% d’entre elles ont effectivement été reconduites et 122 ont été libérées à l’issue de la période maximale de maintien en rétention soit 32 jours. Parmi elles, Séphora et ses parents, interpellés en juin, comme deux autres familles, à 6h du matin, dans leur logement de Toulouse.
Depuis plus d’un an, plus de 140 familles ont été parrainées dans le département de la Haute-Garonne par des élus, des citoyens à l’appel du Réseau Education Sans Frontière.
Partout en France, chaque jour, des familles et des enfants vivent ces situations de détresse et chaque jour des mobilisations naissent et se renforcent autour d’elles. Elles sont des milliers.
On peut s’en moquer, on peut opposer des chiffres. En réalité nous parlons de souffrances humaines, d’espoirs anéantis et d’un terrible gâchis pour l’ensemble de notre société.
A cet égard, la réponse de l’Etat ne nous semble pas adaptée.