Premiers ravages de la nouvelle loi sur l’immigration à Toulouse
Mohamed risque d’être pour longtemps séparé de son enfant français de six ans. Interpellé dans son quartier alors qu’il allait photocopier des documents pour sa fille, il est enfermé au centre de rétention de Cornebarrieu depuis le jeudi 21 juillet 2011. Le préfet de la Haute-Garonne a pris à son encontre une mesure d’éloignement nouvelle formule (la loi Besson sur l’immigration est appliquée depuis lundi) qui lui permet désormais d’interdire tout retour de Mohamed sur le territoire français pour une durée de trois ans.
En d’autres termes, le préfet de la Haute-Garonne interdit à Mohamed de vivre avec sa famille et d’assumer pleinement son rôle de père pendant au moins trois ans. Il considère que Mohamed représente une menace pour l’ordre public et qu’il n’a pas de papiers.
Si Mohamed est effectivement sorti de la maison d’arrêt de Seysses le 7 juin dernier après avoir été incarcéré en décembre 2009, il a toujours exprimé sa volonté de vivre une vie de famille sereine. D’ailleurs, dès sa libération, il s’est de nouveau installé avec son enfant et la mère de ce dernier.
Comble de l’ironie (ou de l’inhumanité), le préfet estime qu’il ne porte pas une atteinte à la vie de famille de Mohamed car « il n’apporte pas la preuve d’être dans l’impossibilité de poursuivre sa vie avec son enfant au Maroc, son pays d’origine. » !
Rappelons juste à M . le préfet que la fille de Mohamed est née à Toulouse en 2004, qu’elle est française, que sa mère est française et qu’ils vivent tous ensemble dans leur appartement à Toulouse.
Depuis plusieurs mois nous dénoncions l’inhumanité et l’incohérence de la nouvelle loi sur l’immigration, nous en constatons aujourd’hui les ravages annoncés.
Nous demandons la libération immédiate de Mohamed et le réexamen complet de sa situation afin qu’il puisse vivre sa vie de famille comme tout le monde. Nous condamnons fermement la politique du gouvernement qui ne répond qu’à la logique du chiffre et a pour conséquence la destruction de familles et de priver des enfants de leur père.