UNE FAMILLE MENACEE DANS L’AVEYRON
Édik et Yana sont nés en Azerbaïdjan mais sont d’origine arménienne. À la fin des années 80, ils fuient leur pays pour aller en Russie où ils sont menacés d’expulsion en 2005. Ils arrivent alors à Onet-le-Château (Aveyron) et demandent l’asile politique, refusé en août 2006. Puis leur recours est rejeté en juin dernier. Le couple, autorisé à rester en France jusqu’au 22 juillet, demande donc au préfet une autorisation exceptionnelle de séjour. Il va même jusqu’à fournir des éléments d’intégration, dont une promesse d’embauche pour Édik. Mais la procédure d’instruction du dossier est longue et le visa expire. Édik et Yana attendent mais sans la moindre nouvelle de la préfecture.
Le 3 octobre, le couple, qui vivait avec leur fils de 3 ans au foyer des jeunes travailleurs d’Onet-le- Château, est convoqué au Commissariat de Police de Rodez à la suite d’un contrôle. Ils sont ainsi séparés de leur petit garçon pour 24 heures de garde à vue à l’issue de laquelle la Préfecture de l’Aveyron indique qu’Édik et Yana allaient « faire l’objet d’une reconduite à la frontière ». La famille regroupée est alors transportée sur le centre de rétention administrative de Toulouse.
Mardi 9 octobre, le tribunal administratif de Toulouse, dans le cadre d’une procédure d’urgence, a annulé le placement en centre de rétention d’Édik, de son épouse Yana et de leur petit garçon âgé de trois ans. La décision a été accueillie avec soulagement par toutes les personnes qui se sont mobilisées en faveur d’une famille menacée d’expulsion. Mais rien n’est encore réglé. Le magistrat a estimé que la procédure préfectorale n’était pas conforme à la loi. « C’est la preuve que la pression du gouvernement sur les préfets afin qu’ils fassent du chiffre en matière de reconduite à la frontière n’est pas la bonne façon de faire puisqu’il y a de plus en plus de procédures cassées », note un des défenseurs des trois réfugiés.
Aujourd’hui, la balle reste dans le camp du préfet. Ce dernier peut signifier à Édik et les siens une obligation de quitter le territoire français (OQTF) qui leur laisse un mois pour préparer leur départ. Mais il peut aussi décider de réexaminer leur demande de séjour.
Nous, parents d’élèves, enseignants et habitants du quartier et d’ailleurs, citoyens attachés à la défense des droits de l’homme demandons à la préfecture de bien vouloir réexaminer avec bienveillance, la situation de cette famille afin de lui accorder un titre de séjour pour qu’ils puissent vivre, travailler et étudier enfin dignement parmi nous.
Faisons connaître et grandir la solidarité autour de cette famille !