les parrainages et marrainages de Toulouse dans la presse !
Le Nouvel Obs et 20 mn
Le Nouvel Observateur
NOUVELOBS.COM | 08.07.06
SANS-PAPIERS
70 Toulousains parrainent des enfants expulsables
Des élus locaux et des membres de la société civile ont décidé de parrainer une cinquantaine d’enfants issue de 15 familles menacées d’expulsion.
C’est devant le monument à la Résistance dans le centre de Toulouse qu’a eu lieu la cérémonie en présence de 70 personnes, dont des élus arborant leur écharpe tricolore. Cette manifestation a été organisée par le Réseau éducation sans frontières qui lutte pour la régularisation des jeunes sans-papiers scolarisés. Les parrains, des conseillers municipaux PS, Verts et PCF, pour la plupart, se sont engagés à protéger leurs filleuls en réaffirmant leur volonté d’en finir avec des lois "iniques et inhumaines" et leur "refus de l’intolérable". Entre 100 et 150 familles ayant des enfants scolarisés sont menacés d’expulsion dans la région touousaine selon la Cimade (service œcuménique d’entraide).
IMMIGRATION
Sans-papiers : Klarsfeld se dit "confiant"
"Les parents des enfants qui ont des attaches fortes avec la France doivent être régularisés", a-t-il dit samedi.
Arno Klarsfeld, médiateur national dans le dossier des élèves sans-papiers, s’est déclaré confiant dans la volonté du gouvernement d’éviter l’expulsion de France des enfants scolarisés et de leurs parents. "Les parents des enfants qui ont des attaches fortes avec la France doivent être régularisés", a-t-il dit samedi 8 juillet sur LCI. L’avocat avait ouvert la porte de son domicile, vendredi soir, à une cinquantaine de sans-papiers venus "dialoguer" pour obtenir des "papiers pour tous" et s’inquiétant de l’expulsion du territoire, le même jour, d’un lycéen marocain de 19 ans. Les membres du collectif ayant alerté le médiateur sur le sort des célibataires, Arno Klarsfeld leur a rappelé qu’il ne s’était engagé que "pour les enfants". Les sans-papiers ont finalement quitté son cabinet, qui lui sert également de domicile, dans le 8e arrondissement, au bout de trois heures, refusant de voir dans leur action une forme d’occupation des lieux.
Aucun pouvoir
Arno Klarsfeld a souligné samedi qu’il n’avait aucun pouvoir sur l’administration et que sa mission avait un cadre bien défini. "Je suis le gardien de l’esprit de la circulaire", du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, qui permet la régularisation des familles des enfants les plus intégrés en France, a-t-il dit. "Il est évident que si l’esprit de la circulaire n’est pas appliqué, je ne resterai pas", a-t-il ajouté. "Mais vu le discours de Nicolas Sarkozy au Sénat (...) j’ai entièrement confiance". La veille, Nicolas Sarkozy s’était défendu de préparer une vague de régularisations en suggérant qu’il y aurait une interprétation plus restrictive des textes que ne le pensaient les associations de soutien aux immigrés.
Dossier compliqué
Une partie de la presse a estimé que le ministre de l’Intérieur, écartelé entre sa fonction et ses ambitions présidentielles, s’empêtrait dans le dossier, au plus grand plaisir de Dominique de Villepin. Le Premier ministre s’est posé vendredi en défenseur d’une "politique raisonnée en matière d’immigration". Selon le Réseau éducation sans frontière, il y a en France 50.000 familles sans papiers ayant au moins un enfant scolarisé, et qui sont donc "régularisables" au regard de la circulaire Sarkozy du 13 juin. Or, Nicolas Sarkozy n’a évoqué dans un premier temps que le chiffre de 1.200 familles. (Reuters)
Pas de vacances pour la vigilance
20 Minutes | édition du 10.07.06
Samedi matin, devant le monument de la Résistance, une assistance émue assiste à des baptêmes républicains. Face à des élus ceints de leur écharpe tricolore, quinze marraines et parrains ont offert leur protection à une cinquantaine d’enfants et leurs familles menacées d’expulsion.
Au moment où l’on demande à la conseillère régionale socialiste, Yvette Benayoun-Nakache, si elle accepte de prendre sous son aile une mère et ses six enfants, elle rétorque avec humour : « J’ai toujours rêvé d’avoir une famille nombreuse. » Avant de finir son serment avec détermination, « je prends l’engagement solennel de vous protéger ». Pour sa collègue du conseil général, Marie-Christine Lafforgue, leur geste est un acte politique. « Ce n’est pas un défi à la loi mais une démarche pour retrouver les valeurs républicaines. On nous dit que la France est vieillissante... Pourtant, nous avons des jeunes », assure-t-elle.
Tous, élus de gauche ou citoyens issus de la société civile, ont désormais lié leur avenir à ceux de ces enfants et de leurs parents sans-papiers. « Ils devront les accompagner dans les tâches administratives et si ça tourne mal, ils interviendront », détaille Jean-François Mignard de la Ligue des droits de l’Homme. Au-delà du parrainage, « tout un réseau de vigilance s’est mis en place. Le Réseau éducation sans frontières ne fait que se renforcer et des gens sont mobilisables rapidement en juillet et en août », assure Yamina Vierge de la Cimade.
Béatrice Colin